Ce livre ne peut laisser indifférent, à commencer par l'écriture de V. Despentes. D'aucun.e.s diront que le style est vulgaire : les échanges, par lettres, des personnages, trois écorchés de la vie – Oscar, écrivain frappé par Metoo, Zoé, son ancienne attachée de presse, Rébecca, actrice culte – sont écrits avec un vocabulaire cru ; les propos échangés, sur le rythme de l'oralité, sont souvent virulents, voire violents, surtout au début du roman tout en devenant au cours du récit parfois tendres ou drôles.
Ce parler très actuel, incisif pour évoquer les sujets abordés, pourquoi pas !
Dans Cher connard, on passe de la réflexion sur le statut des femmes à l'évolution des relations entre les sexes, sans oublier les coups de griffe au monde du cinéma, ou encore une note désespérée sur l'agonie de notre société avec en toile de fond l'addiction à l'alcool et aux drogues ! La note positive de l'ouvrage est l'amitié qui se développe au fil des pages.
Aucune complaisance chez l'auteure. On aime ou on n'aime pas, mais pour le moins elle nous fait réagir !